Organisation: Cercle démocratique Lausanne, en partenariat avec l’Institut Libéral et avec l’appui du Cercle littéraire et de la Société de Belles-Lettres.
Né en 1790 à Berne, le jeune Charles Monnard, élève à l’esprit vif, se voue à l’étude, avec un sérieux dont il ne se départira jamais. Et c’est dans le but de perfectionner ses connaissances qu’il fonde en 1806, avec quelques camarades, la Société de Belles-Lettres puis, en 1819, le Cercle littéraire.
Consacré pasteur en 1814, Monnard préfère la littérature, qu’il enseigne à l’Académie dès 1817 et, surtout, se passionne pour la politique. Disciple de Frédéric-César de La Harpe, avec lequel il fondera la section vaudoise de la Société suisse d’utilité publique en 1826, Monnard adhère au mouvement libéral, qui s’oppose au gouvernement issu de la période la Médiation, de plus en plus conservateur.
Monnard sera dès lors de tous les combats des libéraux, fait partie de l’aventure du Nouvelliste vaudois dès 1824, avant d’en prendre la rédaction en chef dès 1826, ferraille contre l’arbitraire du Conseil d’État et dénonce ses atteintes à la liberté de la presse. Mais la politique active le démange : il succède à son mentor au Grand Conseil en 1829. Privé d’enseignement pour avoir publié un texte de son ami Alexandre Vinet prônant la liberté des cultes, il ne désarme pas et s’impose comme l’un des chefs du mouvement libéral, comme président du Grand Conseil ou représentant de son canton à la Diète.
La révolution du 18 décembre 1830 couronne les efforts des libéraux, artisans de la Constitution adopté l’année suivante. Mais le triomphe libéral est de courte durée, car déjà émerge le courant radical, inspiré par Henri Druey.
Autrefois alliés lorsqu’il s’agissait de défendre la liberté religieuse, Druey, fidèle du philosophe allemand Hegel, et Monnard ne sont pas faits pour s’entendre: leurs visions de l’État et de la liberté sont résolument incompatibles.
La rupture est définitive quand éclate la révolution de février 1845. Le vainqueur, Druey, attend des pasteurs de l’État, qu’ils se soumettent docilement à l’État. Nombre de pasteurs vaudois refusent et fonderont l’Eglise libre. Monnard, de son côté, est engagé en 1846 à l’Université de Bonn, où il restera jusqu’à son décès, survenu en 1865.
Programme
09:15 Ouverture du colloque
Pascal Petter – Président du CDL et Pierre Bessard – Directeur de l’Institut Libéral
09:45 Bernard Reymond – Prof. hon. Université de Lausanne
Charles Monnard et le protestantisme de son temps
10:15 David Auberson – Lic. ès lettres, historien
Charles Monnard et Juste Olivier
10:45 Roger Francillon – Prof ém. Université de Zurich
Charles Monnard et Alexandre Vinet
11:15 Michael Lauener – Dr. phil., historien
Jeremias Gotthelf: le canton de Vaud de Charles Monnard sous l’oeil d’un conservateur bernois
11:45 Discussion
12:00 Pause de midi
14:00 Olivier Meuwly – Dr. iur. et phil., historien
Le libéralisme moral de Charles Monnard
14:30 Marie-Thérèse Guignard – avocate et Maître-assitante Université de Lausanne
Charles Monnard et la liberté de la presse
15:00 William Yoakim – Lic. ès lettres
Charles Monnard et Henri Druey
15:30 Nicolas Gex – Doctorant Université de Lausanne
Charles Monnard historien de la Confédération
16:00 Discussion
16:15 Apéritif offert par la Société de Belles-Lettres